Axelle, jeune mère de famille, embarquée au lycée Buffon : son témoignage !

3. Axelle temoignage
Lundi 27 mai, dans l’après-midi, avec trois amies nous décidons d’aller accueillir Monsieur Hollande au lycée Buffon. Nous retrouvons sur place, une petite centaine de personnes avec sifflets, drapeaux de La Manif Pour Tous et drapeaux français. Il y avait déjà un cordon de policiers et de gendarmes mais on pouvait encore sortir et entrer. Vers 15h30 sentant que ça allait se finir en arrestation pour tous j’ai voulu partir (je devais récupérer mon fils à 17H30 chez moi et j’ai 3/4 d’heure de trajet). on m’a répondu sèchement que je n’avais qu’à pas être là… Je pensais naïvement que nous avions le droit d’aller où bon nous semble en France.
Avec mes amies nous sommes restées sur le côté en pensant que ça irait. Nous avons vu les paniers à salade arriver et les forces de l’ordre jouer à « plouf-plouf » pour choisir qui ils emmèneraient en premier… Ça laisse pensif quand on voit leur méthode de travail, mais bon… ils avaient l’air de bien s’amuser. Leurs méthodes de travail m’ont profondément choquée.
Ils ont embarqué les « leaders » en premier (ceux qui lançaient les slogans et qui criaient le plus fort)… puis les uns après les autres nous avons tous été « raflés ». Les policiers ne nous ont pas dit pourquoi ils nous emmenaient, ni ce qu’on avait fait… ils m’ont juste dit: « Vous allez venir avec nous Madame ». C’est tout! C’était assez surréaliste ! Je tiens à préciser qu’il ne s’est rien passé dans la rue, juste un « attroupement » sur les trottoirs devant le lycée, avec des personnes mécontentes de la loi Taubira. Il n’y a eu aucun débordement, pas de provocation, vraiment rien qui ne justifiait une « rafle ». Il n’y a eu aucune sommation, seulement des interdictions de quitter le lieu de manifestation. Les femmes avec poussette ont été « évacuées ». Bref, il y avait moins de « chahut » qu’aux  heures de sortie des lycéens.
En arrivant devant le « bus » je leur ai demandé pourquoi ils nous emmenaient, et ils nous ont dit « pour un contrôle d’identité seulement ». Je leur ai dit que j’avais juste ma carte vitale, le policier qui me tenait le bras m’a dit que ça suffisait! (comme s’ils ne pouvaient pas regarder tout de suite!!!).
Nous nous sommes tous mis aux fenêtres dans le bus, à taper sur les carreaux, à chanter les slogans sous les rires des forces de l’ordre. Il faisait très chaud, nous pensons qu’ils ont mis le chauffage. Nous n’avons jamais traversé Paris aussi vite, direction le commissariat du 18ème, rue de l’Évangile.
Dans notre bus il y avait plusieurs mères de famille qui devaient récupérer leurs enfants à l’école à 16h30, une femme d’un certain âge, un jeune qui passait là par hasard (il n’avait rien à voir avec la manifestation), et au moins une mineure. Les policiers nous ont fait attendre pendant 2h environ dans le bus. Au bout d’un moment ils ont accepté de laisser la porte intérieure du bus ouverte pour qu’on ait de l’air, ils nous ont donné de l’eau, tout cela à la condition qu’on se tienne tranquille, qu’on ne chante pas, et qu’on ne crie pas. Les personnes qui voulaient aller aux toilettes ont eu la permission d’y aller (une par une évidemment, on ne sait jamais ! nous sommes tellement dangereux !). En remontant dans le bus, les personnes qui étaient allées aux toilettes nous ont dit que des policiers chantaient « on n’entend plus chanter les manifestants » sur l’air que nous connaissons.
Au bout de 2h, ils nous ont fait descendre 5 par 5 pour vérifier nos sacs et nos identités. Lorsque qu’ils m’ont demandé de vider mon sac, j’ai sorti une petite voiture appartenant à mon fils, ils ont tous bien « rigolé ».
Ensuite on m’a emmené faire ma vérification d’identité, nom+prénom+ date de naissance, j’ai signé un papier où il avait été écrit que j’avais été interpellée pour un « contrôle d’identité suite à un attroupement non autorisé ».
Ils nous ont parqué derrière le commissariat en attendant que toutes les vérifications d’identité aient été faites. Ils nous ont fait sortir 10 par 10 dans la rue, en riant et en faisant des blagues sur « le changement c’est maintenant ».
En parlant avec un policier qui nous disait qu’il ne faisait qu’obéir aux ordres et au peuple qui avait voté pour le président et donc pour cette loi, je lui ai répondu que je croyais qu’en France le peuple était souverain… il n’a pas su quoi répondre.
Je suis arrivée chez moi vers 20h15. Ils nous ont gardé un peu moins de 4h…

4 commentaires sur “Axelle, jeune mère de famille, embarquée au lycée Buffon : son témoignage !

  1. Pingback: Axelle, jeune mère de famille, embarquée au lycée Buffon : son témoignage ! | ddecaux

  2. Je suis son Père et fier de ma fille et de tous ce jeunes ! On ne lâche rien ! Jamais ! Jamais ! Jamais !…

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